Qu’est-ce qu’une photographie ?
Le mot se forme au 19ème siècle des éléments photo et graphie qui signifient littéralement écriture de la lumière.
C’est une technique de représentation du réel sensible et de reproduction d’images à l’aide des réactions chimiques à la lumière et de moyens optiques. La photographie traditionnelle du 19ème résultant de l’association de deux disciplines distinctes, l’optique et la photochimie dont les histoires remontent plus loin, aux 16ème et 18ème siècles.
Dans les trois actes de cette exposition, pensés comme un parcours dans le travail de Gérard Joblot, l’auteur nous montre les différents appareils, procédés, techniques, impressions, supports qu’il a apprivoisés, retenus, privilégiés comme réponses aux questions qu’il se pose entre sens et forme.
Les clins d'oeil sont donc nombreux entre la définition posée en introduction
…et le parcours de Gérard Joblot : son lieu de naissance, Chalon-sur-Saône, la ville de Nicéphore Niepce et de Kodak, entre passé et présent
…et les sujets qu’il choisit, tous retenus dans la réalité qui l’entoure : Cluny, ses monuments, ses habitants, son paysage naturel environnant
…et l’attention qu’il porte aux moyens optiques et aux supports d’impression qui culminent dans leur diversité voulue dans la part des nombres. Citons : Impressions numériques pigmentaires sur 5 supports Canson différents : Platine Fibre Rag 310gr, Canvas PhotArt HD 400gr, Rag Photographique 210gr, Photo High Gloss 315gr, Photosatin 270gr.
Quant à la lumière, il nous suffit d’observer les 381 photographies de l’exposition pour y voir la variété d’appréhension et de compréhension, -d’écriture- de la lumière qui s’y expriment.
Gérard Joblot est photographe.
Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ?
Un objet visible, né du besoin vital d’un individu et qui tente de répondre à son questionnement sur sa place dans le monde et sur ce monde dans lequel il vit. Ce qui est représenté par cet objet -le sujet- varie. Quand l’adéquation, l’ajustement entre le sens voulu par l’auteur et la forme qu’il lui a donnée est aboutie, adaptée, profonde, l’objet devient oeuvre et parle au-delà de son histoire propre ; elle touche tout un chacun. L'oeuvre vit en dehors de son auteur. Elle acquiert une présence autonome, une épaisseur pour l’espace et le temps. Elle devient art.
Gérard Joblot est un artiste.
Le geste et la mémoire
Gérard Joblot décrit dans la préface de « Monuments » qui va être présenté cet automne, dans sa ville natale, à la salle du Carmel, son attention et son émotion respectueuses devant la présence comme « en creux » des monuments aux morts dans chaque commune française, du plus petit village à la plus grande métropole, provoquant de multiples associations, souvent graves, des plus personnelles aux plus collectives. Fort de ses découvertes, il regarde d’un autre œil, la nature qu’il arpente en marchant autour de chez lui, il pense les arbres en monuments et les bâtiments créés par l’homme en stèles de la nature. Il combine des espaces picturaux pour montrer entre flou et net, la musicalité de la lumière, pour anoblir un chemin, une haie, un fouillis de branches et les proposer comme une valeur sûre.
Gérard Joblot regarde en citoyen.
Nane Tissot
Commissaire de l’exposition